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Les débuts: la manufacture de soie de Coutaud 

          En 1695 le seigneur de Saint-Donat passe en accord avec Coutaud autorisant celui-ci à établir une filature de soie employant les eaux du canal de Saint-Donat. Sous l'Ancien Régime, les eaux sont propriété seigneuriale.

Un plan de 1747 montre la « manufacture à soye » qui a été construite un peu en aval du moulin banal, au sud du village. C'est l'ancêtre de l'usine Chartron-Gay.

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          Vendue à la Révolution, la manufacture est agrandie par Charles Bodin qui y développe l'activité de moulinage. Le moulinage, qui consiste à assembler plusieurs fils et à leur donner une torsion, est une source d'emploi permanent. Le filage des cocons ne dure que les deux ou trois mois qui suivent la récolte des cocons, alors que la transformation de la soie grège en soie ouvrée, propre au tissage, occupe la fabrique toute l'année.

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          Les soies ouvrées de Saint-Donat sont parmi les plus renommées de France au moment où la demande de soie explose: les volumes de cocons élevés et de soieries produites en France sont multipliés par plus de 5 entre 1800 et 1850. 

L'usine Chartron, du fil au tissu 

             En 1823 Victor et Raphaël Chartron acquiert la fabrique de Charles Bodin, qui s'ajoute à celle qu'ils possèdent à Saint-Vallier, leur commune de naissance. Sur ces deux sites 300 ouvriers travaillent à l'ouvraison et aux tissus, ce nombre augmentant de 200 à l'époque de la filature. « La soie subit dans leurs fabriques toutes les préparations dont elle est susceptible, et, ce qui ne se rencontre peut-être nulle part ailleurs, le cocon du ver à soie n'entre chez eux que pour en sortir en tissus. » (Statistique de la Drôme, Delacroix, 1835). Les soyeux cherchent à cette époque dans les campagnes dauphinoises une main d'œuvre moins chère et plus paisible que les canuts dont les

revendications secouent Lyon lors des violentes émeutes de 1831 et 1834.

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             Ce milieu du 19ème siècle est l'âge d'or de la soie: la maison Chartron a des bureaux à Londres, Milan, un comptoir pour le commerce des graines de vers à soie en Chine et au Japon. Elle aurait employé au total jusqu'à 700 personnes, dont 230 au moulinage de Saint-Donat en 1856.

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Mais une crise éclate, qui contraint en 1876 François et Paul Chartron, successeurs de leur oncle, à vendre la fabrique de Saint-Vallier. Celle de Saint-Donat s'est agrandie progressivement en véritable usine-village, juxtaposant des ateliers à l'architecture variée. Elle regroupe ainsi tour à tour dans la même enceinte les diverses opérations: filage, dévidage (transfert du fil des écheveaux sur des « roquets », bobines), doublage, moulinage, ourdissage (préparation de la chaîne), tissage, ainsi que les logements du personnel (des dortoirs d'ouvrières à l'appartement du directeur), les bureaux et une chapelle privée. Au flanc des ateliers, l'imposante et luxueuse maison bourgeoise des propriétaires, « le château », entourée de son parc. Entre ces deux mondes, une simple passerelle sur le canal, frontière presque infranchissable.

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Les Moulinages Gay 

En 1956 l'usine Chartron est vendue. Le tissage cesse mais les moulinages Gay maintiennent près d'une centaine d'emplois. L'activité se partage alors entre moulinage traditionnel des fibres artificielles (anciennes comme la viscose, ou récentes comme le nylon et le tergal), et guipage.

L'activité du site donatien se conclut en 2000, la société Gay-Protecma produit alors des textiles techniques sous la direction de M. Thévenet. 

L'installation d'une chaudière à vapeur, en remplacement des roues hydrauliques devenues insuffisantes pour mettre en mouvement moulins et métiers à tisser mécaniques, plante dans le paysage donatien une étroite cheminée carrée en briques. En symétrie la générosité de la pieuse famille Chartron fait élever d'un étage le clocher et le coiffe d'une flèche en 1863.

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Les soies françaises sont progressivement remplacées par des soies importées d'Asie, puis à partir de 1920 par des fibres artificielles. De nouvelles activités apparaissent: à Saint-Donat: en 1886 il n'y a déjà plus que 100 personnes à l'usine Chartron quand 220 travaillent dans les nombreux ateliers de chaussures. 

JM.E

Le développement économique de Saint-Donat a commencé au 18ème siècle avec l'essor de la soie. Et pendant près de 300 ans une activité textile s'est poursuivie au même emplacement, là où s'élevaient les bâtiments de l'usine Chartron qui viennent d'être rasés, victimes de la fièvre immobilière du début du 21ème siècle. 

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